Les données canadiennes révèlent que le nombre d’affaires déclarées par la police augmente depuis 2009 (Cotter, 2020; Ibrahim, 2021; Parlement du Canada, 2018), la grande majorité des enquêtes étant liées à une forme quelconque d’exploitation sexuelle (ministère de la Justice, 2015; ONUDC, 2021a).
Les données officielles ne permettent pas de déterminer si cette augmentation est attribuable à une hausse du nombre d’affaires, à une amélioration de la détection ou à une sensibilisation accrue du public. Comme les données sur la traite des personnes à des fins de travail forcé sont limitées, il n’est pas possible de mesurer l’ampleur de cette forme de traite des personnes, tant au Canada qu’à l’étranger. Toutefois, les recherches effectuées jusqu’à maintenant ont montré que le genre et l’âge des victimes de la traite des personnes à des fins de travail forcé varient selon la région et le secteur économique, et que les répercussions de cette infraction ne sont pas les mêmes d’un genre à l’autre (ONUDC, 2021a). À l’inverse, il existe une forte corrélation entre la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle et le genre des victimes, les femmes et les filles étant touchées de façon disproportionnée, bien que les hommes et les garçons puissent également en être victimes (Parlement du Canada, 2018; Sécurité publique Canada, 2019; ONUDC, 2021a). Le risque est accru chez des groupes particuliers comme les femmes et les filles autochtones, les jeunes vulnérables ou ceux qui ont déjà eu affaire au système de protection de l’enfance, les personnes LGBTQ2+1, les migrants et d’autres personnes qui vivent une marginalisation sociale ou économique (Baird et autres, 2020; Parlement du Canada, 2018; Sécurité publique Canada, 2020a; Sécurité publique Canada, 2019; ONUDC, 2021a).